Valeurs à mettre de l’avant

Qu’il s’agisse du référentiel de compétences professionnelles de la profession enseignante ou de la compétence 15, diverses valeurs sont mises de l’avant pour jeter les bases d’un système d’éducation qui laisse place aux cultures et aux langues autochtones. Pour ce qui est du référentiel, l’inclusion, la bienveillance, l’appréciation de soi et le respect des autres y sont maintes fois répétés. Pour sa part, la compétence 15 évoque le respect et l’inclusion, en plus de faire appel à l’humilité.

Par ailleurs, La maîtrise indienne de l’éducation indienne33 propose la vision de ce que devrait être l’éducation autochtone. Bien que cette déclaration date de 1972, elle est plus actuelle que jamais, à l’heure où les préoccupations concernant la réussite éducative des élèves autochtones sont omniprésentes. Elle propose les grandes orientations qui doivent sous-tendre l’enseignement et l’apprentissage des Premiers Peuples, notamment une prise en charge par et pour les communautés, ou encore un respect et une valorisation des langues et des cultures. Les valeurs qui y sont prônées font ainsi écho à celles issues du référentiel de compétences professionnelles de la profession enseignante. En effet, il est difficile de nier l’universalité de l’estime de soi, des relations harmonieuses avec les autres, qui passent par l’empathie et la compréhension, ainsi que l’harmonie avec l’environnement proche en lien avec la nature.

Ces valeurs sont des alliées de première importance lorsque nous désirons valoriser des perspectives autochtones dans les contenus des cours et mettre de l’avant des pratiques éducatives inclusives. En plus de guider les personnes enseignantes dans leur pratique et leurs actions, elles peuvent agir comme le ferait un contrat avec les élèves. Les personnes enseignantes peuvent ainsi y faire référence pour les règles de la classe, pour ce qui se dit en classe et, ultimement, pour désamorcer des situations où des commentaires racistes, de la discrimination et des biais inconscients qui peuvent surgir. 

Par ailleurs, l’exercice des trois passoires de Socrate34 peut aussi être un outil judicieux pour éviter ce genre de commentaires qui n’ont pas leur place dans une classe, où l’ouverture et la compréhension de l’autre, sont importantes. Plus concrètement, cet exercice consiste à se poser trois questions avant d’émettre une idée, un message ou un commentaire : 

Pour Socrate, si le message n’est ni vrai, ni bon, ni utile, pour quelles raisons devrions-nous l’émettre? Au même titre que les valeurs de la classe ou de l’école, les trois passoires peuvent prendre place en classe comme rappel visuel de l’importance de valider son message avant d’en faire part.